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mars 13, 2023

Cancer du rein : une analyse génétique pour déterminer le risque de récidive

Un projet financé par la Fondation canadienne du rein fait l'actualité.   

Le séquençage de l’ADN pourrait permettre de mieux prédire le risque de récidive et conduire, un jour, à des traitements plus personnalisés. L’étude des mutations présentes dans une tumeur rénale cancéreuse retirée par voie chirurgicale pourrait permettre d’évaluer plus précisément le risque de récidive. C’est ce qui ressort des résultats les plus récents d’une étude internationale échelonnée sur dix ans.  

Cette étude a été menée par une équipe de 44 chercheurs(-euses) en poste dans 23 établissements d’Europe et du Canada, dont l’Université McGill. C’est la première fois qu’une étude d’une telle envergure permet d’établir un lien entre les changements génétiques survenant dans le cancer du rein et les résultats cliniques. 

Chaque année, plus de 400 000 personnes reçoivent un diagnostic de cancer du rein dans le monde, dont 8 100 au Canada et 81 800 aux États-Unis. « Nos travaux révèlent que nous pourrions peut-être mieux évaluer le risque individuel en étudiant les mutations génétiques présentes dans les tissus cancéreux, souligne Yasser Riazalhosseini, professeur adjoint de génétique humaine et chef de l’unité Génomique du cancer à l’Institut de médecine génomique Victor-Phillip-Dahdaleh de l’Université McGill. 

« On analyse déjà les mutations par séquençage de l’ADN dans d’autres types de cancers, alors on pourrait le faire facilement pour les personnes atteintes d’un cancer du rein », ajoute le professeur. 

Au cours de l’étude publiée aujourd’hui par l’Université de Leeds et l’Université McGill, on a examiné les changements touchant l’ADN dans plus de 900 échantillons de cancer du rein et divisé les patient(e)s en quatre groupes en fonction de la présence de mutations dans 12 gènes définis. On a également déterminé s’il y avait eu récidive du cancer chez chacune de ces personnes.  

L’équipe de recherche a constaté que dans un des groupes, quelque 91 % des personnes étaient exemptes de récidive cinq ans après l’intervention chirurgicale : on pourrait donc peut-être leur éviter des traitements inutiles. En revanche, dans un autre des groupes, le pourcentage de personnes exemptes de récidive après cinq ans était beaucoup plus faible, soit 51 % : ici, un traitement plus agressif s’imposerait. 

Ce travail a été soutenu en partie par La Fondation canadienne du rein. « Le financement de La Fondation canadienne du rein a permis d’obtenir des résultats dans le cadre de ce projet », déclare Dr Yasser Riazalhosseini.  « Nous sommes très reconnaissants du soutien continu de La Fondation canadienne du rein, et nous espérons continuer à améliorer les choses pour les patients et les familles touchés par un cancer du rein. » 

« Le cancer du rein est un cancer souvent peu étudié par rapport à d'autres, malgré sa prévalence continue », explique Leanne Stalker, directrice nationale de la recherche à La Fondation canadienne du rein.  « Notre programme de recherche vise à examiner tous les aspects de la santé rénale et des maladies du rein, dont les cancers du rein constituent un domaine d'intérêt important. Il est formidable de voir les travaux fructueux qui résultent de notre soutien, lesquels pourraient avoir un impact durable sur le parcours des patients. »  

Prévention des récidives  

À l’heure actuelle, le médecin évalue le risque de récidive du cancer du rein à partir de certaines caractéristiques, comme la taille de la tumeur et son agressivité apparente à l’examen microscopique. « Sachant que 30 % des cancers du rein non métastatiques peuvent récidiver après l’intervention chirurgicale, on constate que le recours à des méthodes d’évaluation plus précises s’impose si l’on veut épargner à certaines personnes des traitements inutiles », souligne l’équipe de recherche. 

« Il est très important d’établir avec précision le risque de récidive du cancer. Cette information nous indique à quelle fréquence la personne doit consulter son médecin et nous permet de déterminer si l’immunothérapie est indiquée. Ce traitement s’est récemment montré efficace pour la réduction du risque de récidive, mais il n’est pas dénué d’effets indésirables. Actuellement, il y a un risque de traitement excessif; voilà pourquoi il est important de repérer les personnes peu exposées à une récidive », explique le Dr Naveen Vasudev, professeur agrégé et consultant bénévole en oncologie médicale à l’Institut de recherche médicale de l’Université de Leeds. 

Évaluation du risque et traitement personnalisés 

Si l’on en juge par les résultats de cette étude, le séquençage de l’ADN tumoral pourrait constituer une méthode plus efficace pour l’évaluation du risque de récidive d’un cancer du rein et mener, à terme, à un traitement plus personnalisé de ce type de cancer. « Le traitement du cancer du rein n’a pas beaucoup évolué par rapport à celui d’autres cancers et, encore aujourd’hui, nous adoptons pour ainsi dire la même approche pour tous », fait observer le Dr Vasudev. « La génomique, soit l’étude des gènes et de leurs interactions, est un domaine névralgique de la prise en charge des maladies. On voit ici une application possible dans le cancer du rein, grâce à laquelle chaque année, des milliers de personnes pourraient avoir accès à un traitement taillé sur mesure pour elles », conclut-il. 

L’étude 

L’étude « Application of genomic sequencing to refine patient stratification for adjuvant therapy in renal cell carcinoma », par Naveen Vasudev et coll., a été publiée dans Clinical Cancer Research, un journal de l'American Association for Cancer Research. L’étude a été réalisée grâce au vaste réseau collaboratif du Consortium de la génomique du cancer du rein (CAGEKID), constitué en 2010 sous l’égide du Pr Mark Lathrop, actuellement directeur scientifique de l’Institut de médecine génomique Victor-Phillip-Dahdaleh de l’Université McGill, dans le cadre du Consortium international sur la génomique du cancer (ICGC). Elle a été codirigée par le Dr Naveen Vasudev, professeur agrégé et consultant bénévole en oncologie médicale à l’Institut de recherche médicale de l’Université de Leeds, et le Dr Yasser Riazalhosseini, professeur adjoint de génétique humaine et chef de l’unité Génomique du cancer à l’Institut de médecine génomique Victor-Phillip-Dahdaleh de l’Université McGill.

L’Université McGill 

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.  

Au sujet du programme de recherche de La Fondation canadienne du rein   

La Fondation canadienne du rein a vu le jour en 1964; l’objectif global était de recueillir des fonds pour la recherche. Encore aujourd’hui, la recherche demeure une priorité essentielle. La Fondation est le principal organisme de bienfaisance canadien à soutenir la recherche dans le domaine rénal. Depuis 1973, le programme de subventions de recherche de La Fondation du rein a investi plus de 127 millions de dollars dans la recherche sur des maladies liées aux reins. La Fondation est fière de s’être dotée d’un programme de recherche rigoureux et de haut calibre qui soutient tous les aspects de la recherche dans le domaine rénal, y compris les projets axés sur le renforcement des efforts en matière d'éducation et de sensibilisation, les études sur la santé de la population et sur la prévention, la recherche sur le don et la transplantation d'organes ainsi que les projets visant à mettre au point de nouveaux traitements, à favoriser le bien-être général et à trouver un traitement curatif pour l’insuffisance rénale. Poursuivant son engagement en faveur de l'excellence, La Fondation se concentre stratégiquement sur des domaines prioritaires axés sur les patients et la communauté, et ce, en vue d'améliorer la santé et le bien-être à long terme des personnes vivant avec l’insuffisance rénale ou ayant reçu un rein. Pour contribuer à soutenir des recherches vitales pour la grande communauté que nous formons dans le domaine rénal, visitez www.rein.ca/faire-un-don


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